Henri
Marie Joseph Louis Abelé,
naquit à Epernay, le 4 août 1852. Il était fils de
François Abelé et de
Lucie de Muller.
Il
reprit, en 1876, l’affaire de vins de Champagne que lui laissa son père, et
qui avait été fondée par Théodore Vander Veken. Il en fit un négoce prospère.
En
1880, il transféra son commerce à Reims, dans une maison qu’il avait hérité
de ses parents et qui se trouvait rue de la Justice, juste derrière le Cimetière
du Nord.
En
1882 il fit partie du groupe des fondateurs du Syndicat
du commerce des vins de Champagne.
Ce
fut chez lui, en 1884, que le procédé de gélification du goulot de la
bouteille à dégorger fut inventé.
Début
1903 une autre page de cette belle histoire de la famille Abelé fut tournée.
En effet, les fils d’Antoine de Muller et leur fondé de pouvoirs étant décédés
sans laisser de descendants, leur affaire fut liquidée. Henri Abelé achèta,
pour la somme de mille francs cette affaire et fusionna «la
maison de ses ancêtres maternels avec celle de son père, sous la firme unique:
Abelé-Vander Veken-Henri Abelé.»
Henri
Abelé fut le fournisseur attitré de l’infortuné Alphonse XIII, roi
d’Espagne.
Pendant
la Grande Guerre, ses entrepôts de la rue de la Justice furent bombardés et
pillés par les allemands. Henri Abelé fut désolé de cette situation,
d’autant plus que les envahisseurs, à l’instar de leurs devanciers de 1870,
demandèrent, eux aussi, des otages, ou plutôt un bouclier humain ; Henri
Abelé fut du nombre.
Sorti
du guêpier allemand, Henri Abelé vécut quelques jours douloureux, au milieu
de ses ouvriers — ce qu'il en restait, car certains fuirent, d’autres furent tués
—, dans les souterrains de ses caves, à moitié inondées. Sa famille était
là également, car leur maison, proche de la cathédrale, suite à l’incendie
de celle-ci le 19 septembre 1914, devînt inhabitable. Dès que cela lui fut
possible, il partit pour Paris avec sa famille, et y resta tout le temps que
dura encore la guerre.
D’autres
ce seraient peut-être découragés, mais Henri Abelé était un homme de caractère,
un peu comme un roseau qui plie mais ne casse pas ; il passera outre tous
ces problèmes et fera resurgir son affaire, une fois la guerre terminée.
Dès
que l’armistice fut signé, il revint donc à Reims, s’occuper de ses
affaires. Deux de ses fils, Louis Antoine Marie Joseph Abelé (1883-1962) et
Joseph Marie Ignace Abelé (1892-1967) l’accompagnèrent.
Fatigué
par les épreuves, il décéda, âgé de 71 ans, le 2 novembre 1923, dans son
bureau, alors qu’il recevait un représentant.
Il
avait épousé Françoise Marguerite Besval.
Trois de ses fils sont devenus prêtres, dont Pierre Kilian Marie Joseph Abelé. Il fut archiprêtre
de Charleville et décéda le jeudi 1er
mai 1941, à l’âge de 61
ans.
Il
fut inhumé au Cimetière du Nord, à Reims,
canton
7, dans la sépulture familiale.
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