Au
cours d'une réunion tenue le 3 août 1787, les Administrateurs de l’Hôtel-Dieu
ont décidé qu'une certaine somme serait affectée à la construction de la
chapelle du cimetière.

La Chapelle
Sainte Croix, au Cimetière du Nord
Les
plans furent dressés par l'architecte de la Ville de Reims, Nicolas Serrurier,
lequel, décédé le 20 janvier 1837, fut inhumé dans le Canton 8, à une
trentaine de mètres de “sa”
Chapelle.
On
a souvent écrit qu'il s'était inspiré, pour la construction de la chapelle,
d'un monument qui venait d'être découvert en Italie, à Pœstum. Cela est peu
crédible, car la chapelle du Cimetière du Nord, ne ressemble pas au temple découvert
dans ladite ville, et il est vrai aussi que l'entrée de tous les temples romains
est précédée d'un péristyle.
La
chapelle fut commencée au printemps 1788 et achevée la même année.
Celle-ci
— comme vous pouvez le constater — a une forme circulaire, en rotonde. Son
diamètre est de 7,75 m et ses murs ont une épaisseur de 56 cm.
Sa
décoration intérieure était fort modeste.
Les
murs étaient recouverts d'un badigeon jaunâtre avec imitation de joints de
pierre de taille. Le bas avait reçu une peinture imitant le marbre.
Dans
le haut, une peinture imitait des draperies funéraires, à bordure d'argent, ce
qui donnait, à la chapelle, un aspect sépulcral.
Elle
fut bénie le vendredi 7 août 1789, sous l'invocation de la Sainte Croix, par le
chanoine Bergeat, qui en avait reçu le pouvoir de la part de Monseigneur
de Talleyrand de Périgord.
La
première Messe y fut célébrée par le chanoine BIDA, ancien Administrateur
et aumônier de l’Hôtel-Dieu.
Il
est enterré, lui aussi au Cimetière du Nord, à droite de la chapelle.
Le
premier, fut l’abbé André Nicolas SAVART, lequel décéda le 3 avril 1819,
il avait été curé de Saint-Jacques.
Une
petite dalle de 45 centimètres de largeur, sur 78 de longueur, placée devant
l’autel indique l'emplacement de sa sépulture
Sous
une croix accompagnée d'un calice, d'une étole et de quelques fleurs on peut
lire l'épitaphe du défunt.
Le
deuxième, fut l’abbé Nicolas MALHERBE, lequel était décédé le 1er
janvier 1820. Il avait été curé de Saint-Pierre-le-Vieil, église qui
n’existe plus de nos jours.
Sa
pierre tombale, de 58 cm par 1,38 m, qui se trouve du côté de l’épître —
côté droit, lorsque l’on rentre — porte son épitaphe, au-dessous d'une
croix.
La
Chapelle du Cimetière reçut aussi la dépouille d’un hôte encombrant, en la
personne du Chevalier Gonze de Rougeville.
En
effet, il fut accusé d’avoir fourni aux Russes, qui occupaient alors la ville, des
renseigne-ments sur les positions des troupes françaises. Pour cette forfaiture,
il fut jugé sommairement et fusillé contre le mur du Cimetière du Nord le soir du 10 mars
1814. Son corps, en attendant d’être inhumé, fut déposé dans la chapelle.
Le
lendemain, le fossoyeur le retrouva nu. En effet, pendant la nuit, des « nécessiteux » lui en-levèrent
les bottes, le pantalon... et tout le reste !...
Il
fut enterré en fosse commune et on ignore – par manque de documents de
l'époque – où il a été inhumé exactement.
Alexandre
Dumas s’inspira de ce personnage pour écrire son roman historique :
« Le
Chevalier de la Maison Rouge ».
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