Nicolas
MALHERBE
1740-1820
Nicolas
Malherbe, est né à Charleville le 9
janvier 1740, ordonné à Noël en
1764, il était docteur en théologie en
1766. Desservant de Muizon pendant deux ans, puis curé de Montmarin et
Guvry-sur-Aisne entre le 9 février 1768 et le 22 mars 1777, Malherbe a laissé
sur ce dernier ministère un remarquable Rapport à l’enquête de 1774. Il a
été rappelé à Saint-Pierre-le-Vieil comme curé par le choix de son prédécesseur
Nicolas Le Roy, et fut installé le 20 novembre 1777. Signataire comme les curés
fidèles de Reims de la lettre de protestation adressée à Mgr de Talleyrand le
29 décembre 1790, Malherbe refusa de faire serment et poursuivit ses fonctions
jusqu’à l’arrivée du curé constitutionnel, Armand Vitu, qui lui avait été
substitué le 5 juin 1791.
Malherbe
s’était retiré d’abord à Charleville. Beaucourt a prétendu que, vers
avril 1792
« on aurait obligé M. Malherbe ci-devant curé
de Saint-Pierre de Reims à prêter le serment civique dans toute son intégralité
et à sauter pour la Constitution. Il l’aurait fait, de mauvaise grâce, mais
il l’aurait fait. Puis on lui a permis et même conseillé de quitter la ville
et on lui a fait promettre qu’il n’y rentrerait plus » .
À
la suite de cette scène de violence outrageante, si elle est vraie, Malherbe
passa à l’étranger. Son nom se trouve sur la liste officielle des émigrés
de l’an II et aussi sur une liste du 25 prairial an X où il est simplement
qualifié de prêtre déporté. C’est à l’Angleterre qu’il avait demandé
un asile.
Le
3 nivôse an XI était approuvée par le Gouvernement la nomination de Nicolas
Malherbe comme curé de la nouvelle paroisse de Notre-Dame de Reims, avec la
pension de 333 francs. Il l’a gouvernée jusqu’à sa mort qui survint le 1er
janvier 1820. Sur sa tombe fut gravée son éloge funèbre : « Exul
pro fide et rege ; pacis conciliator ; cleri decus ; pauperum
pater ; omnibus flebilis ac desiderabilis ».
On
remarque que Nicolas Malherbe avait pu obtenir que la cathédrale fût mise en
possession des biens qui n’avaient pas été vendus à la Révolution. Une
correspondance quelque peu vive a été échangée, en 1805, avec l’évêque
de Meaux
;
elle prouve que l’abbé Malherbe était opposé au rétablissement du Chapitre
dans Notre-Dame devenue paroisse, de crainte de conflits
.
Il
fut inhumé dans la chapelle du Cimetière du Nord.

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